Bien gérer son patrimoine : apprenez à maîtriser vos émotions
Comme nous l’indique l’économiste américain Benjamin Graham : « Le principal problème de l’investisseur, et même son pire ennemi, n’est autre que lui-même ».
Dans un contexte fiscal, immobilier et financier de plus en plus complexe, la prise de conscience de nos biais psychologiques et comportementaux est nécessaire pour garder la tête froide et maintenir le cap de sa stratégie patrimoniale même dans les moments compliqués.
L’apparition et l’évolution de la finance comportementale
La théorie de l’efficience des marchés traditionnels souligne le fait que sur un marché efficient, un actif ne peut être surévalué ou sous-évalué car il est déjà à sa valeur fondamentale et son prix reflète toute l’information disponible.
Dans les années 90, Richard Thaler et Andrei Shleifer introduisent la notion d’inefficience de marché en analysant les comportements irrationnels de certains traders. C’est à cette période que la finance comportementale est née pour définir progressivement certains biais psychologiques des investisseurs sur les marchés. Une part non négligeable des fluctuations de marchés serait alors basée sur les émotions des individus et non sur les caractéristiques fondamentales d’un investissement. En somme, la finance comportementale prend en compte l’existence de ces biais et se concentre à la fois sur les théories rationnelles de la finance classique mais aussi sur les comportements et émotions des investisseurs.
Les biais cognitifs et émotionnels qui affectent les décisions des investisseurs
L’ancrage : Le biais d’ancrage qui démontre la difficulté de se défaire d’une première information ou impression est fréquent car les investisseurs se focalisent sur des événements marquants passés et ont du mal à se défaire de ces événements. Par exemple en Bourse, l’ancrage à un prix historique maximal ou minimal atteint par une action, biaise souvent le raisonnement de l’investisseur. Bien souvent, le prix historique reste ancré dans l’esprit de l’investisseur et il a du mal à s’imaginer que le cours de Bourse puisse aller beaucoup plus haut ou plus bas dans le futur. Par exemple, un investisseur qui achète une action cotée en bourse à un cours qui correspond au plus haut historique, subit une forte baisse du titre en très peu de temps. Dans ce cas, l’ancrage de l’investisseur sur le plus haut historique de l’action est très fort puisqu’il estime souvent que l’action a le potentiel pour retourner à ce cours et il va même se fixer comme objectif de vendre à ce cours. Ces mêmes investisseurs ont du mal à faire évoluer leurs premières impressions à cause du fort ancrage psychologique qui est présent.
L’heuristique de représentativité : Il s’agit des comportements d’individus qui tendent à simplifier la réalité en la rapprochant à des phénomènes qui leurs sont connus ou familiers. Les investisseurs ont tendance à généraliser des situations à partir d’un nombre limité d’informations avant d’investir. Un investisseur français qui se focaliserait uniquement sur l’indice CAC 40 sur un horizon court terme lorsqu’il souhaite savoir s’il doit investir ou non sur les marchés français ne prend pas une décision rationnelle et n’optimise pas son comportement. En effet, cet investisseur généralise une situation à partir d’un indice particulier, reflet d’un petit nombre d’entreprises, et non de l’ensemble du marché action français. Pour optimiser son investissement, mieux vaut se baser, avant d’investir sur une valeur, sur un ensemble d’indices pertinents pour intégrer un maximum d’informations. L’analyse du marché action de manière sectorielle ou encore la compréhension du comportement d’une valeur au sein de son propre secteur permet de modifier son angle de vue pour réduire ce gap comportemental.
L’heuristique de disponibilité : c’est la tendance à accorder trop d’importance à l’information disponible. Les investisseurs ont alors tendance à ne pas assez rechercher de nouvelles informations, parfois plus objectives et plus rationnelles. De ce point de vue, l’information des médias, immédiatement disponible, a tendance à être plus considérée, tout particulièrement lorsque l’investisseur est un particulier disposant d’outils limités pour investir. Certaines annonces sont parfois reprises par les médias et ensuite amplifiées, ce qui peut entraîner de forts mouvements de marché avec une forte volatilité. Lorsque les médias sont fortement positifs ou négatifs, l’investisseur va rencontrer des difficultés à avoir un regard contraire au consensus. L’annonce d’une mauvaise nouvelle sur une action cotée est souvent suivie d’une réaction excessive de la part des investisseurs, ce qui entraîne une chute disproportionnée du cours du titre. Cette chute n’est que temporaire puisque la baisse du cours n’est pas totalement justifiée car biaisée par les investisseurs qui surréagissent à une nouvelle. Par la suite, l’action sous-évaluée rebondit peu à peu avec le temps pour revenir à son cours d’équilibre. Lors d’un investissement il faut donc veiller à ce que la décision se fonde sur un raisonnement non biaisé en gardant à l’esprit qu’il existe également une information non disponible qui impacte tout de même le marché.
L’effet de disposition : c’est la tendance à garder trop longtemps des placements en moins-value et à matérialiser trop tôt une plus-value. Une étude réalisée par Odean en 1998 montre que les particuliers ont tendance à liquider en priorité les actions en plus-value et à conserver les actions en moins-value. Au sein d’un portefeuille, lorsqu’un titre est en plus-value, la volonté de l’investisseur de matérialiser cette plus-value rapidement le prive souvent d’une partie de la hausse future du titre. Ce comportement s’explique par la peur de reperdre la plus-value latente par la suite ou même de la voir disparaître. Un investisseur face à une moins-value latente subit la baisse du titre avec une difficulté d’admettre la situation. Il perd alors sa lucidité et espère que le titre va remonter même si il s’est trompé dans son analyse. Afin d’éviter d’être pénaliser par l’effet de disposition, l’investisseur doit avoir une bonne connaissance de ce biais psychologique très humain afin de le maîtriser au mieux.
Astuce :
Les célèbres performances boursières de Warren Buffet reposent sur une grande discipline qui insiste sur le fait qu’un investisseur doit acheter à un cours prédéterminé et vendre en amont en adéquation avec ses objectifs, sans être influencé par ce biais de disposition. Une des solutions pour limiter l’impact de ce biais, est la mise en place « d’ordres stop » qui permettent de couper des positions perdantes et ainsi limiter les pertes. Grâce à cela on peut se fixer des objectifs clairs lorsqu’on investit et prévoir une vente systématique lorsque le cours a baissé d’un certain pourcentage ou lorsqu’on a réalisé une certaine performance.
Comment éviter de prendre des décisions d’investissement biaisées ?
Définir les objectifs : Établir une stratégie claire, personnelle et précise permet à un investisseur d’investir sur différentes classes d’actifs avec des objectifs précis. Dans un contexte où les investisseurs cherchent des rendements élevés tout en minimisant leur risque, il n’est pas évident de mettre en place une stratégie adéquate. La forte volatilité des marchés ainsi que les différentes crises financières du passé restent ancrées dans l’esprit de l’investisseur lorsqu’il investit. Il en résulte que les investisseurs entretiennent une aversion au risque et surréagissent aux événements de court terme alors que leurs objectifs sont souvent à moyen ou long terme.
Être bien accompagné : il est important de bâtir une relation de confiance et de proximité avec son conseiller sur le long terme pour prendre les bonnes décisions patrimoniales. Il se peut, par exemple, qu’un client passe inconsciemment à côté d’un ou plusieurs objectifs ou encore qu’il n’arrive pas à prioriser certains de ces objectifs. La présence du conseiller l’aidera à mettre en place une stratégie efficace répondant à ses besoins et à sa situation. La prise en compte des biais psychologiques par le conseiller et la volonté de les contourner permet lors du processus d’investissement de se focaliser sur les objectifs longs termes tout en se libérant de l’anxiété générée par les fluctuations des marchés.
Se former aux biais comportementaux : Aujourd’hui l’expertise financière ne suffit plus, il apparaît nécessaire d’intégrer ces biais psychologiques pour permettre à l’investisseur de ne pas tomber dans des réflexes naturels biaisés. Chez Coplo nous avons développé une approche qui permet à nos clients d’investir plus sereinement grâce à la sensibilisation aux biais comportementaux.
Mesurer sa perception et son appréhension du risque : Pour réussir au mieux son investissement, l’investisseur doit percevoir et comprendre le risque pris tout en prenant les précautions nécessaires lors de cette prise de risque. Nous avons chacun une perception différente du risque en fonction de notre histoire, de notre vécu, de nos expériences, de notre éducation etc.
Vous souhaitez investir ?
Chez COPLO, nous vous accompagnons dans toutes les étapes du processus d’investissement avec une approche performante qui prend en considération les biais psychologiques et comportementaux.